Le maintien en condition de sécurité (MCS) est devenu un enjeu majeur pour les entreprises qui confient leur système d’information à un prestataire d’infogérance. Bien au-delà de la simple application de patchs, il garantit que les infrastructures, postes de travail et applications restent sécurisés, conformes aux réglementations et contribuent à maintenir une disponibilité informatique optimale. Pour un DSI, un bon maintien en condition de sécurité est la clé d’un SI résilient, capable d’évoluer sans exposer l’organisation à des risques inutiles.
✅ Découvrez les différences clés entre la gestion informatique en interne et l’infogérance, sur des critères comme la sécurité, la réactivité et les coûts.
✅ Ce tableau vous aide à identifier quelle solution est la plus adaptée à votre entreprise selon vos besoins actuels et vos objectifs à long terme.

Qu’est-ce qu’un bon programme de maintien en condition de sécurité ?
Un programme de maintien en condition de sécurité vise à garantir que le système d’information reste protégé face aux vulnérabilités connues, tout en respectant les délais recommandés par les autorités comme l’ANSSI ou le CERT-FR. Un « bon » programme ne se limite pas à appliquer des patchs, il doit être mesurable, régulier et aligné sur les standards du marché. Voyons comment les organisations peuvent évaluer et structurer leur MCS.
Comment se situer par rapport aux autres organisations ?
Toutes les entreprises ne sont pas au même niveau de maturité. Les délais moyens de correction varient fortement selon les secteurs :
Finance : patchs critiques appliqués en moins de 7 jours en moyenne, sous la contrainte réglementaire.
Industrie : délais plus longs (2 à 4 semaines) en raison des environnements de production sensibles (OT/SCADA).
Services : grande hétérogénéité, allant de quelques jours à plus d’un mois.
Selon le CERT-FR, le délai médian d’application des patchs critiques en France dépasse encore 20 jours, contre moins d’une semaine pour certaines grandes organisations internationales. Cette différence reflète la maturité des processus et des outils de sécurité.
Les critères qui définissent un programme de maintien en condition de sécurité réussi
Un bon programme de maintien en condition de sécurité repose sur des indicateurs clairs et suivis régulièrement :
Conformité aux standards (ISO 27001, NIS2, RGPD).
Délai moyen de correction (MTTR) des vulnérabilités critiques.
Taux de systèmes à jour (serveurs, postes, applicatifs).

Tableau comparatif des indicateurs clés du maintien en condition de sécurité :
Critère | Bon niveau | Insuffisant |
---|---|---|
Patch critique | < 72h | > 30 jours |
Taux de serveurs à jour | > 95 % | < 70 % |
MTTR vulnérabilités | < 10 jours | > 45 jours |
Le suivi de ces indicateurs s’inscrit dans une démarche plus large de gestion du risque informatique, indispensable pour anticiper les menaces.
Les niveaux de maturité d’un programme de maintien en condition de sécurité
Où en est votre organisation ? Nos experts peuvent vous aider à évaluer votre niveau de maturité en quelques jours.
On distingue généralement trois niveaux de maturité :
Réactif : patchs appliqués après incident ou alerte externe.
Piloté : processus en place, suivi régulier des correctifs et indicateurs.
Proactif : automatisation des mises à jour, audits réguliers, alignement stratégique avec la direction.
Beaucoup d’entreprises pensent avoir atteint une maturité avancée alors que leurs processus de patch management restent encore trop manuels. Notre rôle est de leur faire franchir ce cap vers l’automatisation et la gouvernance proactives
Frédéric André, Conseiller en intégration de solutions IT, Cloud & Cybersécurité chez Axido
Les bonnes pratiques mises en place par les DSI
Les DSI appliquent des méthodes éprouvées pour garantir la continuité et la sécurité de leur SI :
Automatiser le patch management pour réduire les délais.
Mettre en place une gouvernance régulière avec le COMEX pour sensibiliser la direction aux enjeux.
Utiliser des tableaux de bord visuels pour piloter les indicateurs clés.
La clé n’est pas seulement d’appliquer les correctifs rapidement, mais de prouver en continu à la direction que le SI reste sécurisé et conforme. Les tableaux de bord et indicateurs partagés changent totalement la perception du COMEX
Frédéric André, Conseiller en intégration de solutions IT, Cloud & Cybersécurité chez Axido


Comment évaluer le niveau de maintien en condition de sécurité de votre SI ?
Mettre en place un programme de maintien en condition de sécurité est une première étape. Mais encore faut-il savoir mesurer son efficacité. Les DSI et RSSI doivent s’appuyer sur des indicateurs précis et des méthodes d’évaluation objectives pour identifier les failles, démontrer la conformité et justifier leurs investissements en cybersécurité auprès de la direction.
Les indicateurs clés pour mesurer votre niveau de sécurité
Les organisations matures en cybersécurité suivent quelques KPI incontournables pour piloter leur maintien en condition de sécurité :
% de serveurs / postes de travail à jour : un bon niveau dépasse les 95 %, en dessous de 80 %, le risque est critique.
Délai moyen d’application des patchs critiques : selon le CERT-FR, un correctif devrait être appliqué en moins de 10 jours.
Nombre de vulnérabilités critiques non corrigées : un indicateur que les comités de sécurité doivent suivre de près.
MTTR (Mean Time To Remediate) : temps moyen pour corriger une faille, souvent utilisé comme indicateur central dans les grandes entreprises.
Indicateurs de maintien en condition de sécurité : seuils de performance vs retard
Indicateur | Niveau attendu | En retard |
---|---|---|
% de serveurs à jour | > 95 % | < 80 % |
Patch critique appliqué | < 10 jours | > 30 jours |
MTTR vulnérabilités | < 12 jours | > 45 jours |
Vulnérabilités critiques non corrigées | 0 à 5 | > 20 |
La checklist de diagnostic du maintien en condition de sécurité
Pour évaluer correctement son niveau de sécurité, une checklist structurée est indispensable. Parmi les points de contrôle les plus pertinents :
Inventaire complet du SI : recenser matériel, logiciels, applicatifs, y compris les environnements cloud.
Suivi des exceptions / exclusions de sécurité : identifier les machines ou applications volontairement non patchées (compatibilité, legacy).
Supervision centralisée : centraliser logs et alertes dans un SIEM ou un outil de monitoring.
Processus de revue régulière : audits internes et comités de sécurité tous les 3 à 6 mois pour assurer la continuité.
Gagnez du temps et structurez votre projet avec un document clé en main :
Liste des besoins essentiels à couvrir
Critères pour comparer vos prestataires
Modèle pratique et réutilisable

Les erreurs fréquentes dans l’évaluation du MCS
Même les organisations équipées peuvent tomber dans des pièges fréquents :
Correctifs appliqués trop tard ou uniquement sur une partie du parc.
Multiplication d’outils non intégrés → silos de sécurité, perte de visibilité.
Absence de supervision complète : serveurs oubliés, shadow IT, environnements cloud non monitorés.
D’après le rapport Verizon DBIR 2024, l’exploitation de vulnérabilités a connu une hausse de 180 % comme vecteur d’attaque, ce qui démontre l’urgence d’un suivi rigoureux du patch management.
L’apport d’un audit externe pour objectiver votre niveau
Même avec des indicateurs internes solides, il est souvent difficile d’avoir une vision neutre de son MCS. C’est là que l’audit externe apporte une réelle valeur :
Identifier les angles morts : un tiers voit souvent ce que les équipes internes ne détectent plus.
Méthodes d’évaluation reconnues : tests d’intrusion (pentests), revues de configuration, audits de conformité (ISO 27001, NIS2, RGPD).
Comparaison aux standards du marché : benchmark face à d’autres organisations de même secteur.
📍Cas client :
Lors d’un audit du maintien en condition de sécurité réalisé pour un acteur majeur du secteur des services, nous avons identifié plusieurs écarts de conformité, avec un score initial de 62 %. Après la mise en œuvre de nos recommandations (priorisation des patchs, intégration des serveurs non supervisés, renforcement du suivi centralisé), le taux de conformité a atteint 91 % en moins de 6 mois.
Résultat : une réduction significative du délai de correction des vulnérabilités critiques, améliorant fortement la posture de sécurité de l’entreprise.
Choisir ses outils et architectures pour le maintien en condition de sécurité
Le choix des outils et de l’architecture technique est un élément central d’un programme de maintien en condition de sécurité. Un environnement mal équipé ou mal intégré peut rallonger les délais de patch, générer des angles morts et compliquer le suivi de la conformité. À l’inverse, une architecture cohérente permet de gagner en agilité, visibilité et résilience.
Panorama des solutions de maintien en condition de sécurité
Avant de mettre en place un programme de maintien en condition de sécurité, il est essentiel de choisir les bons outils. Ces solutions doivent répondre à plusieurs objectifs : corriger rapidement les vulnérabilités, superviser efficacement le SI, et orchestrer les opérations de sécurité de manière cohérente. Chaque catégorie d’outil répond à un besoin spécifique, qu’il s’agisse du patch management, de la supervision des logs ou de la gestion des actifs.
Outils de patch management
WSUS (Windows Server Update Services) : solution Microsoft, efficace pour les environnements Windows mais limitée en multi-OS.
Ivanti Patch Management : offre une large couverture applicative, avec une automatisation poussée.
ManageEngine Patch Manager Plus : solution polyvalente et accessible, adaptée aux PME et ETI avec environnements hétérogènes.
Outils de supervision et SIEM
- Splunk : puissant moteur d’analyse de logs, adapté aux grands comptes.
- Microsoft Sentinel : SIEM cloud natif, très intégré aux environnements Microsoft 365 et Azure.
- Wazuh : solution open source, légère et flexible, adaptée aux organisations cherchant une alternative économique.
Outils d’orchestration et CMDB
ServiceNow : référence mondiale en ITSM et CMDB, avec de fortes capacités d’automatisation.
GLPI : solution open source, pratique pour la gestion des actifs et intégrable avec d’autres outils de supervision.
Tableau comparatif des principaux outils de maintien en condition de sécurité
Catégorie | Exemple d’outils | Points forts | Limites |
---|---|---|---|
Patch management | WSUS, Ivanti, ManageEngine | Automatisation des patchs, suivi centralisé | Couverture limitée (selon l’outil), complexité de déploiement |
Supervision & SIEM | Splunk, Sentinel, Wazuh | Détection rapide, visibilité temps réel | Coûts élevés (Splunk), courbe d’apprentissage |
Orchestration & CMDB | ServiceNow, GLPI | Gestion des actifs, intégration SI complète | ServiceNow coûteux, GLPI moins adapté aux grands groupes |
Internaliser ou externaliser ses outils de sécurité ?
Le choix entre une gestion interne ou externalisée du maintien en condition de sécurité est une décision stratégique pour les DSI et RSSI. Elle dépend de la taille de l’organisation, de son niveau de maturité en cybersécurité et de sa capacité à mobiliser des ressources spécialisées. Chaque approche présente des avantages, mais également des contraintes qu’il est important d’anticiper.
✅ Découvrez les différences clés entre la gestion informatique en interne et l’infogérance, sur des critères comme la sécurité, la réactivité et les coûts.
✅ Ce tableau vous aide à identifier quelle solution est la plus adaptée à votre entreprise selon vos besoins actuels et vos objectifs à long terme.

Les bénéfices et limites de l’internalisation
L’internalisation permet de garder un contrôle total sur la gestion et la gouvernance du maintien en condition de sécurité. Elle offre également l’avantage de conserver en interne la gestion des données sensibles, un point essentiel pour certaines organisations soumises à de fortes contraintes réglementaires.
En revanche, cette approche nécessite de disposer en permanence d’une expertise technique pointue en cybersécurité, ce qui peut représenter un défi compte tenu de la pénurie de talents dans le secteur. De plus, l’internalisation implique des coûts élevés liés à la maintenance des infrastructures, à l’acquisition des licences logicielles et à la formation continue des équipes.
Les bénéfices et limites de l’externalisation
L’externalisation permet aux entreprises d’accéder rapidement à des compétences expertes, notamment via des services de SOC (Security Operations Center), d’infogérance ou de supervision managée. Elle offre également la possibilité de réduire les délais de déploiement et d’application des correctifs, grâce à des processus éprouvés. Enfin, elle permet de mutualiser les coûts (infrastructures, licences, supervision) en bénéficiant des solutions déjà mises en place par le prestataire.
En contrepartie, cette approche crée une dépendance vis-à-vis du prestataire, ce qui nécessite de définir dès le départ des clauses contractuelles solides : engagements de service (SLA), procédures de réversibilité et garanties de confidentialité.
📍Cas client :
Une ETI du secteur de la distribution a choisi d’externaliser son patch management. Résultat : le délai moyen d’application des correctifs critiques a été réduit de 60 % en moins d’un an, grâce à l’automatisation et au suivi rapproché mis en place par nos équipes.
Automatisation vs supervision humaine dans le MCS
Un équilibre est nécessaire :
Automatiser : les patchs critiques récurrents, les mises à jour de sécurité système et applicatives, le déploiement sur des environnements homogènes. Cela permet de réduire drastiquement le MTTR (Mean Time To Remediate).
Maintenir un contrôle humain : pour les mises à jour sensibles (systèmes critiques, environnements de production), où une validation et des tests sont nécessaires avant déploiement.
Critères pour choisir la bonne architecture MCS
Lors de la sélection ou de l’évolution d’une architecture de maintien en condition de sécurité, plusieurs critères sont déterminants :
Compatibilité avec l’existant : infrastructures on-premise, cloud et SaaS doivent être intégrés.
Capacité de scalabilité et d’intégration : indispensable pour les organisations multi-sites ou internationales.
Respect des normes de conformité : ISO 27001, NIS2 et RGPD exigent des preuves de suivi continu des vulnérabilités et correctifs.
Un choix judicieux d’architecture permet non seulement de répondre aux exigences réglementaires, mais aussi de renforcer la confiance des partenaires et clients dans la sécurité de votre SI.
Les environnements hybrides, multi-sites ou en infogérance cloud exigent des solutions capables de s’intégrer sans rupture.
Comment structurer et piloter efficacement le maintien en condition de sécurité dans son organisation
Mettre en place une stratégie de maintenance conditionnelle efficace demande du temps, des outils et des compétences pointues. Si certaines grandes entreprises peuvent internaliser ces ressources, ce n’est pas toujours le cas des PME. L’externalisation auprès d’un prestataire spécialisé en infogérance informatique PME s’impose alors comme une option pertinente.
Définir les rôles et responsabilités autour du MCS
Le succès d’un programme de maintien en condition de sécurité repose sur une claire répartition des responsabilités entre les différents acteurs de l’organisation. Chacun (DSI, RSSI, équipes IT ou prestataires externes) contribue à différents niveaux.
Le rôle du DSI dans le maintien en condition de sécurité
Le DSI assure la vision stratégique et budgétaire du maintien en condition de sécurité. C’est lui qui arbitre les investissements, définit les priorités avec la direction générale et veille à ce que le MCS soit aligné sur les enjeux métier et réglementaires de l’organisation.
Le rôle du RSSI dans le pilotage opérationnel du MCS
Le RSSI est le chef d’orchestre opérationnel. Il définit les procédures de gestion des vulnérabilités, supervise l’application des patchs critiques et contrôle les indicateurs de performance (MTTR, taux de conformité, etc.). Son rôle est également de remonter les risques au COMEX et d’assurer la conformité avec les normes (ISO 27001, NIS2, RGPD).
La contribution des équipes IT/Ops à la mise en œuvre
Les équipes IT et Ops sont en première ligne. Elles déploient les correctifs, surveillent les environnements, gèrent les exceptions (legacy, systèmes critiques) et s’assurent que la production n’est pas interrompue lors des opérations de patching. Leur collaboration étroite avec le RSSI est indispensable pour concilier sécurité et continuité de service.
L’apport des prestataires externes (infogérance, SOC, services managés)
Les prestataires spécialisés apportent une expertise complémentaire et une capacité de supervision 24/7 difficile à maintenir en interne. Qu’il s’agisse d’un SOC externalisé, d’une infogérance complète ou de services managés, leur rôle est de renforcer la réactivité face aux menaces et d’optimiser le délai de correction des vulnérabilités.
Construire un processus clair de gestion du maintien en condition de sécurité
Un programme de maintien en condition de sécurité efficace doit reposer sur un processus documenté et reproductible. Celui-ci doit couvrir l’ensemble du cycle de vie d’une vulnérabilité, de sa détection à sa correction, en passant par l’escalade et la communication.
Cycle de vie d’une vulnérabilité
Chaque vulnérabilité suit un cycle de vie : détection, qualification, priorisation, correction, validation et suivi. Formaliser ce cycle garantit la cohérence des actions et permet de mesurer la performance via des KPI précis.
Processus d’escalade et priorisation
Toutes les vulnérabilités ne présentent pas le même niveau de criticité. Un processus clair d’escalade doit permettre de traiter en priorité les failles les plus graves (ex. CVSS > 8), tout en planifiant les correctifs moins urgents. Cette priorisation doit être validée par le RSSI et communiquée aux équipes IT.
Intégration au plan de gestion des incidents (PRA/PCA)
Le maintien en condition de sécurité doit être intégré au plan de reprise d’activité (PRA) et au plan de continuité d’activité (PCA). Ainsi, en cas d’incident majeur ou d’exploitation de vulnérabilité, l’entreprise dispose déjà de procédures établies pour limiter l’impact et restaurer rapidement ses systèmes. L’objectif est d’assurer non seulement la continuité mais aussi une haute disponibilité des systèmes critiques, même en cas d’incident majeur.
Intégrer le maintien en condition de sécurité dans la gouvernance sécurité globale
Le maintien en condition de sécurité ne peut pas être un processus isolé. Il doit être intégré dans la gouvernance globale de cybersécurité de l’organisation, au même titre que la gestion des identités, la détection des incidents et la conformité réglementaire. Cela implique d’impliquer la direction générale, de rendre des comptes via des comités de pilotage sécurité et de s’assurer que les indicateurs de MCS sont partagés au niveau stratégique.
Les bonnes pratiques pour ancrer le maintien en condition de sécurité dans votre organisation
Pour que le maintien en condition de sécurité devienne une dynamique durable, certaines bonnes pratiques doivent être mises en place :
Mettre en place un reporting visuel et régulier : tableaux de bord et KPI partagés avec la direction et les métiers pour assurer une transparence totale.
Sensibiliser et former les équipes : développer une véritable culture sécurité au sein de l’entreprise, afin que la gestion des correctifs soit comprise comme un enjeu collectif.
Définir une politique de patch management validée par la direction : fixer officiellement les délais d’application des patchs critiques, les procédures d’exception et les responsabilités, pour donner au MCS un cadre clair et incontestable.
Ces bonnes pratiques permettent de transformer le maintien en condition de sécurité en un véritable pilier de la stratégie cybersécurité de l’entreprise, au service de la résilience et de la confiance numérique.
Puis-je déléguer le maintien en condition de sécurité à un prestataire ?
Beaucoup d’entreprises s’interrogent sur l’opportunité d’externaliser le maintien en condition de sécurité. Face à la complexité croissante des systèmes d’information, à la multiplication des vulnérabilités et au manque de ressources internes en cybersécurité, confier tout ou partie du MCS à un partenaire spécialisé peut s’avérer une solution pertinente. Mais cette décision doit être mûrement réfléchie, car elle comporte à la fois des avantages et des points de vigilance.
Avant de franchir le pas, certaines entreprises commencent par demander un devis d’infogérance pour évaluer le niveau de service attendu et comparer les options disponibles.
Les situations où l’externalisation du maintien en condition de sécurité est pertinente
Externaliser le MCS peut apporter une forte valeur ajoutée dans plusieurs contextes :
Manque de ressources internes : lorsque les équipes IT sont déjà très sollicitées par le support et les projets métier, l’externalisation libère du temps et assure la continuité des opérations de sécurité.
Besoin d’une supervision 24/7 : un SOC externalisé permet de surveiller les vulnérabilités et incidents en temps réel, ce qu’il est difficile de maintenir en interne.
Recherche d’optimisation des délais de patching : grâce à des processus industrialisés, un prestataire peut réduire le délai d’application des correctifs critiques de plusieurs semaines à quelques jours.
Exigences réglementaires fortes : dans les secteurs comme la finance ou la santé, externaliser garantit le respect des normes ISO 27001, NIS2 ou encore du RGPD, grâce à une documentation et un reporting continus.
Les risques à anticiper avant de déléguer
Selon une étude citée par Gartner, 63 % des organisations déclarent avoir subi une attaque via leur chaîne d’approvisionnement, ce qui souligne la nécessité d’intégrer des garanties contractuelles solides :
Comme toute externalisation, celle du maintien en condition de sécurité comporte des risques à prendre en compte :
Dépendance vis-à-vis du prestataire : il est essentiel de prévoir des clauses de réversibilité pour éviter un blocage en cas de changement de fournisseur.
Transfert de données sensibles : externaliser implique parfois de donner accès à des environnements critiques. Il est donc crucial de vérifier les garanties contractuelles et la localisation des données.
Risque de perte de visibilité interne : certaines entreprises externalisent sans garder un minimum de pilotage interne, ce qui peut limiter la capacité de la direction à prendre des décisions éclairées.
Niveau de service variable selon le prestataire : sans SLA (Service Level Agreement) précis, il existe un risque de délais ou de prestations en deçà des attentes.
Les critères pour choisir un prestataire de confiance
Un bon prestataire de maintien en condition de sécurité doit offrir bien plus qu’une simple prestation technique. Voici les critères essentiels à évaluer :
Expertise démontrée : certifications (ISO 27001, qualification ANSSI, etc.), références clients et expérience avérée en patch management et supervision de sécurité.
Capacité de personnalisation : le MCS doit être adapté à la taille, aux contraintes et aux priorités de l’entreprise, et non pas appliqué comme une solution générique.
Transparence et reporting : des indicateurs réguliers (MTTR, taux de conformité, délais de patch) doivent être fournis pour garantir un pilotage efficace.
Intégration avec la gouvernance interne : un bon prestataire collabore avec le DSI et le RSSI, au lieu de fonctionner en silo.
Engagement contractuel clair : SLA précis sur les délais de correction, support 24/7, clauses de confidentialité et de réversibilité.
Plusieurs de nos clients ETI et grands comptes ont externalisé leur maintien en condition de sécurité pour réduire leurs délais de patch critiques. Résultat : une réduction moyenne de 50 à 60 % du temps de correction et une amélioration significative de leur taux de conformité lors des audits internes et externes.
Frédéric André, Conseiller en intégration de solutions IT, Cloud & Cybersécurité chez Axido
✅ Découvrez pourquoi tous les prestataires ne répondront pas à vos besoins.
✅ Apprenez à identifier celui qui correspond vraiment à votre organisation.

FAQ : Tout savoir sur le maintien en condition de sécurité
Le MCO (Maintien en Condition Opérationnelle) a pour objectif principal d’assurer la disponibilité et la performance des systèmes informatiques : mises à jour techniques, correctifs de bugs, gestion de capacité, continuité de service.
Le MCS (Maintien en Condition de Sécurité), lui, se concentre spécifiquement sur la protection contre les cybermenaces : application des correctifs de sécurité, gestion des vulnérabilités, supervision des incidents, conformité réglementaire.
Les délais d’application des patchs critiques dépendent du niveau de gravité et des bonnes pratiques sectorielles :
Patch critique (CVSS > 8) : application recommandée en moins de 10 jours selon le CERT-FR, et idéalement sous 72h dans les organisations matures (finance, banque, télécom).
Patch important : correction sous 30 jours maximum.
Patch mineur : intégration planifiée dans les cycles de mise à jour réguliers.
Plus le délai est court, plus l’entreprise réduit sa surface d’attaque. Certaines cyberattaques exploitent des failles corrigées publiquement… mais encore non patchées dans les systèmes victimes.
Plusieurs cadres réglementaires et normatifs imposent aux entreprises de prouver qu’elles appliquent un maintien en condition de sécurité rigoureux :
RGPD : article 32 exige de garantir la sécurité des données personnelles, ce qui inclut l’application régulière de patchs de sécurité.
Directive NIS2 (2024-2025) : impose aux opérateurs de services essentiels et à de nombreuses entreprises de mettre en place une gestion continue des vulnérabilités et des mesures correctives rapides.
ISO 27001 : norme internationale qui exige un suivi permanent des vulnérabilités et la mise à jour des systèmes dans des délais appropriés.
Ne pas maintenir son SI en condition de sécurité expose donc à la fois à des risques techniques (cyberattaque, fuite de données) et à des sanctions réglementaires (amendes RGPD pouvant atteindre 4 % du CA mondial).