Imaginez pouvoir détecter une saturation serveur ou une latence applicative avant qu’elle n’impacte vos utilisateurs. C’est précisément le rôle du monitoring informatique : surveiller en continu l’état de santé de votre système d’information (serveurs, réseau, postes, applications, cloud), dans une logique de maintien en condition opérationnelle, afin d’anticiper les incidents, réduire les interruptions de service et améliorer la performance globale.
Dans cet article, vous découvrirez :
ce que recouvre concrètement le monitoring informatique (et ses limites),
comment fonctionne un logiciel de monitoring, étape par étape,
quelles techniques et quels outils privilégier en 2026,
dans quels cas l’externalisation du monitoring est pertinente pour votre entreprise.
Point clé : Dans la pratique, un monitoring informatique n’est réellement utile que s’il est relié à des services métier clairement identifiés (messagerie, ERP, accès distant, applications critiques). Sans cette priorisation, les alertes restent techniques et peu exploitables.
Que surveille réellement un monitoring informatique ?
Un monitoring informatique ne se limite pas à vérifier que les systèmes sont accessibles. Il s’inscrit dans une logique de maintenance conditionnelle, reposant sur la surveillance continue d’indicateurs techniques précis, répartis sur l’ensemble des composants du système d’information, afin d’identifier les anomalies et d’en comprendre l’origine avant qu’elles n’affectent l’activité.
Serveurs et environnements virtualisés
Sur les serveurs et environnements virtualisés, l’objectif est de garantir la disponibilité et la stabilité des ressources qui hébergent les applications. Le suivi porte notamment sur le processeur (CPU), la mémoire vive (RAM), l’espace disque, les performances de stockage et l’état des services critiques tels que les bases de données ou les services applicatifs. Ces indicateurs permettent d’anticiper les saturations et d’éviter des interruptions de service non planifiées.
Réseau et connectivité
Côté réseau, la supervision vise à s’assurer que les utilisateurs peuvent accéder aux applications et aux données sans dégradation. Elle couvre la disponibilité des équipements (routeurs, switches, firewalls), la latence, la perte de paquets, la saturation des liens et les anomalies de trafic. Un monitoring réseau efficace aide à identifier rapidement l’origine d’un ralentissement ou d’une coupure, qu’elle soit interne ou liée à un accès distant.
Applications et services métier
Le monitoring applicatif se concentre sur l’expérience réelle des utilisateurs et le bon fonctionnement des services métier. Il permet de suivre les temps de réponse, les erreurs applicatives, la disponibilité des applications critiques et leurs dépendances. Cette approche est essentielle pour détecter des dysfonctionnements qui ne sont pas toujours visibles au niveau de l’infrastructure seule, mais qui ont un impact direct sur la productivité.
Environnements cloud et hybrides
Dans les infrastructures cloud ou hybrides, le monitoring couvre à la fois les ressources consommées, la disponibilité des services managés et les métriques spécifiques aux plateformes utilisées. Il permet d’anticiper les incidents liés à une mauvaise allocation des ressources, tout en contribuant à la maîtrise des coûts et à la stabilité des environnements hébergés.
Comment fonctionne un logiciel de monitoring informatique ?
Un logiciel de monitoring informatique, également appelé outil de supervision, repose sur un cycle continu permettant de détecter les anomalies, d’en analyser la cause et de déclencher les actions appropriées. Ce fonctionnement s’articule généralement autour de trois étapes clés : la collecte des données, leur analyse, puis le déclenchement d’alertes exploitables.
Collecte des données : agents, sondes et protocoles
La première étape consiste à collecter des informations techniques sur les différents composants du système d’information. Cette collecte peut s’appuyer sur :
des agents installés sur les serveurs ou les postes, permettant de remonter des données détaillées (processus, ressources, logs) ;
des sondes effectuant des contrôles actifs (disponibilité d’un service, réponse d’une application, accès à un site) ;
des protocoles standards tels que SNMP, WMI ou des API, utilisés pour surveiller les équipements réseau, les systèmes et les services ;
des mécanismes natifs au cloud pour suivre les ressources et services managés.
Le choix du mode de collecte dépend de l’environnement technique, du niveau de détail attendu et des contraintes de sécurité.
Analyse des métriques et corrélation des événements
Une fois les données collectées, le logiciel de monitoring les analyse en continu. Cette analyse repose sur :
des seuils prédéfinis (par exemple un taux d’utilisation trop élevé),
l’exploitation des données historiques pour identifier des tendances ou des dérives,
la corrélation d’événements afin de distinguer une cause racine d’un simple symptôme.
Cette phase est essentielle pour éviter les alertes inutiles et concentrer l’attention sur les incidents réellement significatifs.
Déclenchement des alertes et priorisation
Lorsque des anomalies sont détectées, le logiciel génère des alertes selon des règles définies en amont. Ces alertes peuvent être transmises par différents canaux (notifications, emails, outils ITSM) et hiérarchisées en fonction de leur impact potentiel sur les services métier.
Un monitoring efficace privilégie des alertes pertinentes et actionnables, afin de permettre une intervention rapide et ciblée, plutôt qu’une accumulation de notifications techniques.
Lorsqu’un incident est confirmé, ces alertes permettent de déclencher rapidement des actions de maintenance corrective, ciblées sur les composants réellement impactés.
Bon réflexe : Un logiciel de monitoring n’a de valeur que si les seuils, les alertes et les priorités sont définis en fonction des services métier, et non uniquement des composants techniques.
Quelles techniques de surveillance informatique utiliser ?
Pour être efficace, le monitoring informatique repose rarement sur une seule approche. Les entreprises combinent généralement plusieurs techniques de surveillance, chacune répondant à des besoins spécifiques selon l’environnement, les usages et les services à protéger.
Surveillance en temps réel des performances et de la disponibilité
La surveillance en temps réel consiste à suivre en continu des indicateurs techniques afin de détecter immédiatement toute anomalie. Elle s’appuie sur des métriques telles que l’utilisation des ressources, la disponibilité des services et les temps de réponse.
Cette approche est particulièrement adaptée aux composants critiques, pour lesquels une dégradation doit être identifiée sans délai afin de limiter l’impact sur l’activité. Elle s’inscrit pleinement dans une logique de maintenance préventive informatique, en permettant de détecter les dérives avant qu’elles n’entraînent des interruptions de service.
Analyse des journaux (logs) et des événements système
Avec les journaux système et applicatifs, il devient possible d’exploiter des événements détaillés générés par les systèmes, les applications et les équipements réseau. Contrairement aux métriques, les logs apportent un niveau de précision indispensable pour comprendre l’origine d’un incident ou identifier des comportements anormaux.
Cette technique est notamment utilisée pour :
le diagnostic d’erreurs applicatives,
l’analyse post-incident,
la détection d’anomalies de sécurité.
Sondage actif de la disponibilité des services
Le sondage actif consiste à simuler le fonctionnement d’un service afin de vérifier sa disponibilité. Il peut s’agir, par exemple, de tester régulièrement l’accès à une application métier, à une API ou à un site web.
Cette méthode permet de répondre à une question essentielle : le service est-il accessible pour l’utilisateur final ? Elle est particulièrement utile pour surveiller des services exposés ou des accès distants.
Surveillance via agents sur les systèmes et serveurs
Dans ce cas, la supervision s’appuie sur l’installation de composants logiciels directement sur les systèmes à surveiller. Ces agents collectent des données détaillées sur le fonctionnement interne des serveurs et des postes de travail.
Ils offrent une visibilité approfondie sur :
les processus en cours,
l’utilisation fine des ressources,
certains événements système non accessibles via des sondes externes.
Cette technique est privilégiée lorsque des analyses précises sont nécessaires, notamment dans des environnements complexes ou sensibles.
Bon réflexe : Aucune technique de surveillance n’est suffisante à elle seule. Un monitoring informatique efficace combine plusieurs approches afin d’obtenir une vision à la fois globale et détaillée du système d’information.
Quels sont les meilleurs outils de monitoring informatique ?
Il n’existe pas un outil de monitoring informatique universel, mais des solutions plus ou moins adaptées selon la taille de l’entreprise, la complexité du système d’information et les objectifs poursuivis. Le choix d’un outil dépend avant tout du périmètre à superviser, du niveau de détail attendu et des ressources disponibles pour l’exploiter.
Outils de monitoring open source
Les solutions open source offrent une grande flexibilité et une forte capacité de personnalisation. Elles sont souvent privilégiées lorsque l’entreprise dispose de compétences internes pour les déployer, les maintenir et les faire évoluer.
Des outils comme Zabbix ou Nagios permettent généralement :
une supervision étendue des serveurs, du réseau et des services,
une adaptation fine des indicateurs et des seuils,
une intégration avec d’autres briques du système d’information.
En contrepartie, ils nécessitent du temps de configuration et une expertise technique pour éviter une supervision trop complexe ou difficile à maintenir.
Outils de monitoring SaaS et cloud
Les solutions SaaS de monitoring se distinguent par leur rapidité de mise en œuvre et leur simplicité d’exploitation. Hébergées dans le cloud, elles permettent de superviser des environnements hybrides ou multi-cloud sans infrastructure lourde à gérer.
Des plateformes telles que Datadog ou New Relic sont particulièrement adaptées lorsque :
les équipes IT sont limitées,
l’environnement est réparti entre plusieurs sites ou plateformes cloud,
une visibilité rapide est nécessaire, sans phase de déploiement complexe.
Ces outils proposent souvent des interfaces intuitives, des tableaux de bord prêts à l’emploi et des mécanismes d’alertes avancés.
Outils spécialisés par périmètre
Certains outils se concentrent sur un périmètre précis du système d’information :
monitoring réseau (disponibilité, latence, trafic),
monitoring applicatif (temps de réponse, erreurs, dépendances),
analyse des logs et événements,
supervision cloud et conteneurs.
Par exemple, des solutions comme PRTG sont souvent utilisées pour le monitoring réseau (disponibilité, latence, trafic), tandis que Elastic Stack est largement reconnu pour l’analyse des journaux et des événements. Dans les environnements complexes, ces outils spécialisés sont fréquemment combinés afin d’obtenir une vision complète, plutôt que de s’appuyer sur un outil unique.
Comment choisir un outil de monitoring adapté à votre entreprise
Pour éviter un mauvais choix, il est recommandé de s’appuyer sur des critères concrets :
la taille et la complexité de votre infrastructure,
les services métier à surveiller en priorité,
le niveau de granularité nécessaire (métriques, logs, traces),
les compétences internes disponibles pour exploiter l’outil,
la capacité à faire évoluer la supervision dans le temps.
Un outil performant sur le plan technique ne suffit pas s’il n’est pas aligné avec les usages réels et les contraintes de l’entreprise.
Quel que soit l’outil retenu, sa valeur dépend avant tout de sa capacité à produire des alertes compréhensibles, exploitables et priorisées selon l’impact sur les services métier.
Externaliser le monitoring informatique : dans quels cas est-ce pertinent ?
Externaliser le monitoring informatique ne consiste pas à déléguer un outil, mais à confier la surveillance continue, l’analyse des alertes et, selon le périmètre, la réaction aux incidents à un prestataire spécialisé. Cette approche est particulièrement pertinente lorsque les ressources internes ou l’organisation ne permettent pas d’exploiter pleinement les outils en place.
Lorsque les équipes internes sont limitées ou déjà sollicitées
Dans de nombreuses entreprises, les équipes IT doivent gérer simultanément le support utilisateurs, les projets, la sécurité et l’exploitation quotidienne. Le monitoring devient alors secondaire, souvent consulté de manière ponctuelle.
Externaliser permet de garantir une surveillance régulière et structurée, sans dépendre de la disponibilité des équipes internes.
Lorsque la supervision doit s’étendre au-delà des horaires ouvrés
Un monitoring efficace suppose une capacité à détecter et analyser des incidents en continu, y compris en dehors des heures de bureau. Sans organisation dédiée, les alertes nocturnes ou le week-end restent souvent inexploitées.
L’externalisation permet d’assurer une continuité de surveillance, essentielle pour les services critiques ou les environnements distribués.
Cette continuité de surveillance s’appuie généralement sur des engagements de niveau de service (SLA), définissant les délais de prise en charge et de rétablissement attendus.
Ces engagements peuvent inclure des indicateurs tels que les GTI et GTR, permettant d’encadrer précisément les délais d’intervention et de rétablissement en cas d’incident.
Lorsque les alertes sont trop nombreuses ou mal priorisées
Beaucoup d’organisations disposent déjà d’outils de monitoring, mais font face à une fatigue liée aux alertes : trop de notifications, peu de contextualisation, difficulté à identifier ce qui a un impact réel sur l’activité.
Un prestataire spécialisé apporte une approche plus structurée :
définition de seuils pertinents,
corrélation des événements,
priorisation selon les services métier.
Lorsque l’environnement devient complexe (hybride, cloud, multi-sites)
Avec la multiplication des environnements hybrides, cloud et multi-sites, la supervision devient plus difficile à maintenir en interne. Externaliser permet de bénéficier d’une vision transverse, capable de couvrir l’ensemble du système d’information sans multiplier les outils ou les silos.
Comment Axido met en place un monitoring informatique réellement exploitable
Mettre en place un monitoring informatique efficace ne consiste pas uniquement à déployer un outil. Chez Axido, la supervision s’inscrit dans une démarche globale visant à transformer les données techniques en actions concrètes, alignées avec les services métier de l’entreprise.
Un cadrage initial orienté usages et services métier
Avant toute mise en place, Axido commence par analyser le périmètre du système d’information et les services critiques pour l’activité (messagerie, applications métiers, accès distants, production). Cette étape permet de définir ce qui doit réellement être surveillé et avec quel niveau de priorité.
L’objectif est d’éviter une supervision générique et de concentrer l’effort sur les composants ayant un impact direct sur les utilisateurs.
Une sélection d’outils adaptée à votre environnement
Axido s’appuie sur des solutions de monitoring éprouvées, sélectionnées en fonction de l’environnement technique existant (on-premise, cloud, hybride) et des contraintes opérationnelles. Le choix des outils vise à obtenir un juste équilibre entre couverture fonctionnelle, lisibilité des alertes et facilité d’exploitation.
Si nécessaire, plusieurs outils peuvent être combinés afin de couvrir l’ensemble du périmètre sans multiplier inutilement les tableaux de bord.
Vous souhaitez améliorer l’efficacité de votre monitoring informatique ?
Axido vous accompagne pour mettre en place une supervision réellement exploitable, adaptée à votre système d’information.
Des seuils et des alertes définis selon l’impact métier
Les seuils et règles d’alerte sont définis en tenant compte des usages réels et des attentes métiers. Plutôt que de multiplier les notifications techniques, Axido privilégie des alertes compréhensibles, priorisées et actionnables, permettant d’identifier rapidement les incidents critiques.
Cette approche contribue à réduire la fatigue liée aux alertes et à améliorer la réactivité en cas de problème.
Une supervision continue intégrée à l’infogérance
Le monitoring est intégré dans les dispositifs d’infogérance proposés par Axido. Les alertes font l’objet d’une analyse et, selon le périmètre défini, d’une intervention corrective ou d’une escalade vers les équipes concernées.
La supervision s’inscrit ainsi dans une logique de continuité de service, avec un suivi dans le temps et des ajustements réguliers en fonction de l’évolution du système d’information.
Ce dispositif s’inscrit dans un contrat de maintenance informatique global, couvrant la supervision, l’exploitation et le support du système d’information.
Ainsi, le monitoring informatique est aujourd’hui un levier essentiel pour garantir la disponibilité, la performance et la continuité des services numériques en entreprise. Mais sa valeur ne repose pas uniquement sur les outils déployés : elle dépend de la capacité à définir des indicateurs pertinents, à prioriser les alertes selon l’impact métier et à agir rapidement en cas d’anomalie. Qu’il soit géré en interne ou externalisé, un monitoring efficace doit s’inscrire dans une démarche structurée et évolutive, alignée avec les enjeux réels du système d’information.
FAQ : Tout savoir sur le monitoring informatique
Le monitoring consiste à collecter et analyser des données techniques (métriques, logs), tandis que la supervision met ces informations en contexte afin de prioriser les incidents selon leur impact sur les services métier.
Oui, dès lors que le système d’information supporte des applications critiques. Le monitoring permet d’anticiper les incidents et d’éviter des interruptions coûteuses pour l’activité.
C’est possible techniquement, mais difficile à exploiter dans la durée. Sans ressources disponibles pour analyser les alertes et agir, le monitoring perd une grande partie de sa valeur.
Un outil seul ne suffit pas. La valeur du monitoring dépend de la qualité des seuils, de la priorisation des alertes et de la capacité à intervenir rapidement.





